Tapons Poker Club

Chapitre 9 : The Voice taponne

The voice killer

Pour cette 9ème manche, le TPC avait mis les petits plats dans les grands en organisant une soirée spéciale The Voice taponne, Nikos en moins mais le mauvais goût en plus.

La performance de CHICHON appelle peu de commentaires puisque ce dernier ne se présenta jamais. On apprit plus tard qu’il s’était en fait trompé de concours et avait passé la matinée à faire la queue devant Défimode où on recherchait des jeunes filles pour un défilé printemps-été. Sans avoir connu la gloire, CHICHON rentra chez lui 22ème.

DOUDOU, habitué des passages éclairs et des dernières places, fut volontaire pour démarrer la soirée. Il se présenta donc devant le jury, composé pour l’occasion de gloires locales (devant l’impossibilité de trouver une quatrième personnalité dans les environs, on ne sélectionna que trois membres) :

-          Yvette G., présidente de l’Association Aiguilles et Tricot

-          La Renée, aubergiste

-          Poto, garagiste Opel à Vincelles (nom d’emprunt, Eric souhaitant rester anonyme)

DOUDOU, donc, arriva devant le jury et attendit. Au bout de quinze minutes de silence, le fauteuil de Poto finit par se retourner, les deux autres jurés s’étant endormies. Intrigué par ce mutisme hors norme, Poto compris enfin la méprise : DOUDOU pensait qu’il était là pour apprendre à chanter. Il fut cordialement invité à ne plus se présenter et à rentrer chez lui à la 21ème place.

Le jury appela ensuite BZZZ. Ce dernier arriva sûr de lui, convaincu que sa reprise de « Ohé ohé capitaine abandonné » sur la musique de « J’me tire » de Maître Gims (une idée de Ninie) allait lui attirer tous les suffrages. Mais au moment où BZZZ allait commencer à chanter, le régisseur annonça la coupure pub. BZZZ finit 20ème, victime d’une annonce pour du Coca-Cola Blédina 100% bœuf.

Ce fut alors à DJO de se présenter. Ancienne gloire de la chanson franco-espagnole, il avait connu une petite notoriété au cours de l’été 1947 où son tube « Laisse les gondoles à Saintreuge » l’avait rendu populaire. Bien décidé à remonter sur le devant de la scène, il avait revêtu son plus beau costume : une veste en cuir bordeaux, tellement slim que même Mika ne rentrerait pas dedans, et des lunettes de soleil à la Mireille Darc (photo communicable sur demande). Les membres du jury, qui avaient du mal avec les boutons des fauteuils tournants, faisaient des tours sur eux-mêmes sans le vouloir. Ils eurent alors l’occasion d’apercevoir l’accoutrement de DJO avant même qu’il ne commence à chanter. Heurtés par tant de mauvais coup, les jurés le buzzèrent immédiatement. DJO termina 19ème, et put prendre une retraite bien méritée.

C’était alors à CHTIMI de montrer au jury de quoi il était capable en venant avec le projet de chanter un chant traditionnel nordique. Au moment où CHTIMI s’apprêtait à entonner le refrain (« Entendez-vous, les supporters / Chanter allez les sang et or ») sur fond de solo de cor de chasse pour faire couleur locale, une horde d’intermittents du spectacle en colère (pléonasme) débaroula sur la scène pour manifester contre l’abaissement du chèque déjeuner de 6.50 euros à 5.80 euros. CHTIMI disparut 18ème derrière une pancarte « On en a gros ! ».

GHOSTEAGLE, trop jeune pour participer à ce concours puisque pas majeur, dut voler la carte d’identité du pépé voisin pour concourir. Un peu fayot, il avait choisi de reprendre le célèbre « René la Taupe », en hommage à la doyenne du jury. Mais là Eric, à qui on ne la fait pas, devina instantanément que seul un jeune né après 1999 pouvait connaître cette daube. Démasqué, GHOSTEAGLE partit tout penaud en 18ème position, en jurant de se venger.

La production estima ensuite qu’un peu de présence féminine ne nuirait pas à l’audimat. Pour booster les audiences, elle fit appel à NIKITA. Cette dernière, qui préférait de loin des activités plus utiles que le chant, comme le scrapbooking, vint à contrecoeur. N’ayant à son répertoire que des comptines pour enfants, elle décida de chanter « Mon âne rouge et jaune à petits pois », du célèbre Henri Dorès. Yvette fut émue aux larmes par cette reprise, qui lui rappela les soirées passées à bercer son fils pour qu’il s’endorme alors qu’une poussée de prémolaires l’empêchait de dormir. Mais une voix sur trois, ce n’était malheureusement pas suffisant pour être sélectionnée et NIKITA termina à la 16ème place.

MINIDOUM était dans les starting blocks. Il avait passé les deux dernières semaines à mettre au point une reprise de « Vous les femmes » qu’il dédia à une mystérieuse Mademoiselle A3. Sa reprise enchanta le jury. Eric, intrigué, voulut savoir ce qu’il faisait dans la vie. « Je joue aux cartes », répondit DOUM. Mauvaise réponse, qui mit Poto hors de lui. 15ème, DOUM dut s’enfuir pour éviter les bidons Igol que le juré lui jetait dessus.

Un candidat venant de se désister, la production réquisitionna un ingé-son qui trainait par là, KANUSS. Ce candidat, à qui les défis ne faisaient pas peur, dut trouver une chanson au pied levé. Il se rendit alors compte qu’il ne connaissait aucune chanson tout public. Une fois éliminé les chansons grivoises, les chansons paillardes et les chansons en patois briennois, il ne restait rien. Il décida de se rabattre sur la moins terrible, et attaqua « Fais-moi du couscous Pupuce ». Cette fois c’est le public qui fut outré par ce candidat. Des espadrilles et des savates fusaient de toute la salle pour atterrir aux pieds (dans le meilleur des cas) de KANUSS, qui dut être évacué par le service d’ordre. Extradé, il termina 14ème.

Le fantasme de ces dames entra alors en scène. TIMII, qui revenait de l’élection Mister Univers à Djibouti, espérait, en parallèle à sa carrière dans le mannequinat, se faire un nom dans la chanson. Mais juste avant qu’il fasse son entrée sur scène, une lettre anonyme arriva entre les mains du jury. A l’intérieur de l’enveloppe se trouvaient des photos découpées dans un magazine olé-olé pour lequel TIMII avait posé avec un yaourt l’année dernière. Il eut beau plaider l’erreur de jeunesse, la production ne voulut rien entendre et TIMII termina 13ème, coupé au montage.

NINNIN, davantage chasseur que chanteur, voulut malgré tout tenter sa chance aussi. Il se lança dans une polyphonie corse a capella. Pensant imiter I muvrini, il se boucha les deux oreilles pour faire pro.  Mais deux c’était une de trop, et NINNIN n’entendit du coup plus rien. Le charabia qu’il chanta ne plut guère aux jurés, et c’est un euphémisme. NINNIN laissa le micro pour le fusil, comme un Corse, et rentra chez lui 12ème.

DESTROYER n’avait quant à lui pas du tout envie de se produire sur scène mais, poussé par ses enfants qui rêvaient de voir leur père à la télé, il accepta. Pour se donner du courage, il ne siphonna pas plus de 3 ou 4 mignonnettes de 2.5 litres de Pisang. Lorsqu’il commença à chanter (« braire » serait plus approprié), il avait la voix tellement pâteuse que personne ne comprit un traître mot. DESTROYER finit en cellule de dégrisement, en 11ème position.

Sur cet épisode, ce fut à DOLLY de s’avancer. Connue pour être la reine de la nuit, elle passait ses soirées dans tous les bals montés des environs, où elle se produisait en spectacle comme danseuse de DJO. C’était la dernière « Josette » encore présente à ses côtés. Pour The Voice, DOLLY s’était entraînée nuit et jour. Un seul détail lui avait échappé : le jury cherchait une chanteuse. Et là DOLLY l’avouait elle-même, elle était incapable d’aligner trois notes justes. Le jury l’envoya donc voir du côté de Danse avec les stars s’il y était, ce que fit DOLLY qui se contenta de la 10ème place.

On appela ensuite DIEU, qui s’était lancé dans le gospel. Il avait réussi à réunir une petite équipe de chanteurs du dimanche, qui répétait des negro spirituals en latin dans les entrepôts frigorifiques chez LDC. Comme il faisait froid, ils portaient tous des cagoules. Des soupçons naquirent alors parmi les autres employés, qui voyaient d’un mauvais œil les réunions confidentielles de ces énergumènes aux faux airs de Ku Klux Klan. Et le jour de l’émission, DIEU se retrouva tout seul : effrayés par les mesures dissuasives leur enjoignant de ne pas se produire sur scène sous peine de représailles, tous ses camarades étaient restés calfeutrés chez eux. DIEU dut abandonner à la 9ème place, sa tentative de chanter seul en canon n’ayant pas connu un franc succès.

Ce fut ensuite au tour du phénomène local, annoncé comme le clou du spectacle : BADING. Ce dernier, connu pour ses prises de position rebelles, avait décidé d’écrire un rap exprès pour l’occasion : « Moi je viens de Saint-Usuge / Si t’as pas compris je vais te séquestrer ». Pour que sa prestation ait encore plus de classe, il avait décidé de faire chanter le refrain par son choriste fétiche, Raymond le geonpi. Mais ce dernier, mort de trac, ne parvint pas à articuler un seul mot. Seule Yvette se retourna (elle s’était retournée dès l’arrivée de son fils, puisque c’est le meilleur). BADING, énervé par sa 8ème place, rentra chez lui pour composer au tambourin une chanson incendiaire dénonçant la société consumériste et l’abrutissement des masses.

Se croyant certainement à l’Eurovision, CANESCO débarqua sur scène dans un costume traditionnel serbo-croate fait d’un grand voile en organza vert turquoise, de longs colliers de perles en plastique pailletées, de rubans multicolores et de bottines à lacets montant jusqu’aux genoux. On ne sait pas laquelle de ces bidouilles pendouillantes fut responsable de sa chute, toujours est-il que CANESCO s’entroupa les pieds dans tout ce merdier et finit rétamé à la 7ème place.

CHICANOS, bout-en train de son état et gendarme à ses heures perdues, décida d’allier l’utile à l’agréable en préparant un show de chippendale. Il revêtit son uniforme professionnel (veste en laine et chaussettes comprises) et attaqua son strip-tease sur un medley de Céline Dion. Il ne parvient par contre jamais à retirer l’une de ses chaussettes Bugs Bunny dont l’élastique avait rétréci au lavage et lui entaillait le mollet. La Renée et Poto, déçus déçus déçus, restèrent sur leur faim. Quant à Yvette, la vue du gilet en laine lui arracha un cri de douleur tellement il était mal tricoté. Elle suggéra au candidat d'aller fissa réapprendre le point mousse. CHICANOS, penaud, perdit trois voix et retourna s’habiller à la 6ème place.

Fait inédit, trois candidats décidèrent de se présenter ensemble. A l’improviste et à l’arrache, CLEI@, 22FABULOUS22 et ROSSI se lancèrent dans cette aventure. Avisant une boite de comprimés qui traînait par terre, ils décidèrent de s’en inspirer pour le nom de leur groupe, et c’est ainsi que « Guronsan » fit son entrée sur scène. La production n’avait pas prévu ce cas de figure, si bien qu’ils n’eurent qu’un micro pour trois. Le jury ne comprit donc qu’un mot sur trois (c’est logique), voire moins quand 22FABULOUS22 poussait sa voix de baryton dans les pires extrémités. Le trio se sépara avant même la fin de la chanson, en désaccord sur la suite à donner à leur carrière. CLEI@ termina à la 5ème place en décidant d’abandonner la chanson. 22FABULOUS22, 4ème de cette aventure, entreprit une carrière solo qui le mena dans tous les salons du deux roues de France et de Navarre. Quant à ROSSI, 3ème, il apparaît parfois en featuring sur les titres de FAB.

Seuls deux candidats restaient encore en lice : KILLER, jeune chanteur pop nourri au Bieberon, et THORONG, crooner amateur fan de Pascal Sevran. Le jury proposa de les départager en les laissant s’affronter dans une battle.

KILLER commença fort avec une reprise costumée de « Poker Face » de Lady Gaga. THORONG enchaîna avec « Mexico, Mexicoooooo » mais il s’arracha une corde vocale sur le 17ème « o ». KILLER profita de ce moment de flottement pour reprendre le micro et asséner le coup fatal à son adversaire avec l’intégralité de « Dragostea din tei » dans un accent moldave parfaitement contrefait. THORONG, aphone, s’avoua vaincu de fait.

Et c’est donc KILLER qui s’imposa et remporta le trophée de « The Voice taponne ». GG à lui !

Reporter intérimaire : Antigone

Avec l'aimable relecture de Nikopol

Conception et montage illustratifs : Bading copyright

win live killer 2014

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