Chapitre 7 : Les Tapons au Salon de l'Agriculture
- Par Tapons Poker Club .garrig
- Le 27/02/2014
- Dans Parties live
Pour cette septième épreuve, 19 Tapons ont préparé leurs plus beaux stands pour se rendre au Salon de l’Agriculture à Paris. Lequel d’entre eux va décrocher le premier prix et sera consacré Agriculteur de l’année ? Réponse tout en bas.
Ce n’est déjà pas DOUDOU qui, victime d’une panne de réveil, ne verra de Paris rien de plus que la gare TER de Louhans et retournera se coucher en 19ème position.
YAN décida de tenter l’expérience et, la veille du départ, prépara un camion rempli d’appareils photos et de tablettes numériques qu’il était allé chercher exprès auprès de son fournisseur luxembourgeois. Un seul problème : il avait un peu oublié en route le thème de ce Salon, l’agriculture. Complètement largué, il termina 18ème, place de la Poste à Louhans, où il profita du marché pour écouler tout son stock à des prix pas dégueulasses.
Sur ces débuts un peu poussifs, DIEU arriva en se disant que l’agriculture, lui, ça le connaissait. Il subtilisa trois palettes d’ailes de poulet chez LDC, les enrubanna pour que ça ait de la gueule, et hardi cochon, il se mit en route. Malheureusement, il fut interrompu en chemin par un contrôle douanier, où on lui demanda de justifier la provenance de toute cette viande. N’étant pas en possession des certificats d’abattage des ailes de poulet, DIEU fut embarqué par les inspecteurs des fraudes et termina 17ème dans une cellule de la DGCCRF.
VESS, qui semble ne pas apprendre de ses erreurs, décida de mettre toutes les chances de son côté en misant sur un stand viticole. Il entreprit de faire la tournée de ses voisins pour récupérer de la goutte artisanale. Chouchou lui donna un fond de goutte de mirabelle (rescapée du dernier passage de la BBE chez lui), Aya lui donna un tonneau de goutte de quetsche, et Djo de la goutte de rosette. En bouilleur de cru consciencieux, VESS fit une erreur monumentale : il décida de tout goûter avant de présenter ces productions au Salon de l’Agriculture. La fin est facile à imaginer : il termina 16ème, rond comme une cantine.
CLEI@, connue pour être la mère chats de son quartier avec son élevage clandestin de 27 bêtes mêlant chats sacrés de Birmanie et gros chats de gouttière, voulu aller exposer les plus beaux d’entre eux à Paris. En sortant de Saint-Usuge, elle passa avec son attelage à proximité du pré de petits poneys de Dolly. Et c’est bien connu, les poils de poneys arc-en-ciel sont particulièrement urticants… Les chats de CLEI@ furent pris d’éternuements à répétition, certains eurent les yeux rougis et suintants, d’autres enflèrent, certains se mirent à boiter. Bref, ils perdirent tous leur fière allure initiale. CLEI@ arriva malgré tout à Paris, où, pour la récompenser du déplacement, le jury lui décerna la 15ème place.
CHICHON avait épaté tout le monde en réussissant à prendre le train. Décidant de ne pas s’arrêter sur cet exploit, il voulut mettre en avant son élevage de lapins génétiquement modifiés qui pondent des tic tac goût agrume et fraise des bois. Certain de décrocher le premier prix grâce à cette innovation géniale, il partit confiant. Malheureusement, il croisa sur sa route DOLLY, une éleveuse de petits poneys à la crinière arc-en-ciel. Subjugués par tant de beauté, les lapins de CHICHON lui firent faux bond et il finit 14ème, seul et sans tic tac.
BZZZ, en pisciculteur averti qu’il était, ramena d’une nuit de pêche sept variétés de poissons bressans, parmi lesquels le Kanuss et la Corniotte. Il mit toute cette friture dans un gros bidon rempli d’eau saumâtre, jeta quelques bouts de lard dedans en guise de nourriture et attela tout ça derrière la Golf. Arrivé à Paris, quelle ne fut pas sa surprise de constater que le bébé Kanuss qu’il avait amené avait bouffé tous les autres, dont il ne restait plus que quelques arrêtes. Dégoutté devant un tel carnage, BZZZ refusa la 13ème place et partit mettre son bedchair en vente sur Le Bon Coin.
DOLLY dut se rendre à l’évidence : elle ne parviendrait pas à faire entrer sa licorne dans le van attelé derrière le Mokka. Un peu déçue mais n’ayant pas les deux pieds dans le même sabot, elle décida de concourir pour le premier prix en présentant son élevage de petits poneys arc-en-ciel, animaux répandus qu’on trouve facilement à l’état sauvage dans les bois de Saint-Usuge (certains en voient plus souvent que d’autres, essentiellement les soirs de 3ème mi-temps…). DOLLY, passée maître dans le dressage de ces poneys, sélectionna les trois plus beaux : Applejack, Pinkie Pie et Fluttershy. Mais en leur faisant traverser la rue devant chez elle pour les charger dans le van, un drame horrible se produisit. En effet, KILLER, lancé à toute allure sur son nouveau tracteur, ne vit que trop tard Pinkie Pie au milieu de la route, et ne réussit pas à s’arrêter à temps. « Mon petit poney ! » s’écria DOLLY. Pinkie Pie survécut à ses blessures (c’est un poney magique, quand même), mais DOLLY annula immédiatement sa participation au Salon de l’Agriculture. Elle termina 12ème dans les locaux de la Gendarmerie, déposant une plainte contre KILLER.
CHTIMI prit le parti de mettre en avant ses origines nordiques. Il dégota au fond de sa cave une vieille bouteille de chuche mourette, millésime 1978, qu’il fit déguster sur son stand du Salon. Mais cet alcool se révéla tellement daubé que les membres du jury qui l’avaient goûté perdirent instantanément 3/10 à chaque œil. CHTIMI termina 11ème, disqualifié.
Plus habitué à soigner une voiture qu’un animal de ferme, MINIDOUM se prêta malgré tout au jeu et présenta un cheptel de chaises rempaillées, spécialité de sa localité. Le jour du Salon, il mit les petits plats dans les grands pour faire une belle présentation. Mais lors du passage du jury, les chaises refusèrent de se ranger correctement dans l’enclos, et MINIDOUM récolta une 10ème place éliminatoire.
NIKITA décida d’apporter une petite touche bucolique à ce concours et se lança dans la production industrielle de tulipes. Elle en amena de grosses brassées sur son stand en espérant que leur odeur particulière mi diesel mi chou-fleur la distinguerait des autres. Mais NIKITA ignorait que l’un des membres du jury était allergique à ce légume, qui lui rappelait de très mauvais souvenirs d’enfance. Elle obtint malgré tout une correcte 9ème place.
A l’annonce de la participation des Tapons au Salon de l’Agriculture, BADING était heureux. Il était sûr d’avoir avec lui l’instrument de sa réussite, celui qui le ferait gagner à coup sûr : Raymond. Son beau pigeon, fidèle compagnon. En colombophile averti, BADING passa plusieurs mois à entraîner Raymond, lui faisant faire des tours de plus en plus grands dans le ciel de Saint-Usuge, l’utilisant même parfois pour des missions à l’international. Raymond ne lui avait jamais fait faux bond. Jusqu’à la veille du Salon : par acquis de conscience, BADING lança une nouvelle fois son pigeon en l’air en lui criant « Pas de boulette, Raymond ! ». Le pigeon, un peu sourd à force de voler à haute altitude, entendit juste le mot « boulettes », et cru que BADING l’envoyait récupérer, comme il le faisait régulièrement, des petites boulettes d’herbe séchée en Afghanistan. Pas contrariant, Raymond s’envola donc pour cette lointaine contrée. BADING se retrouva 8ème, le bec dans l’eau, sans pigeon à présenter au Salon.
SLY, toute nouvelle participante, était venue les mains dans les poches, espérant trouver une idée en chemin. Arrivée au Salon, elle fit le tour des stands pour s’imprégner de l’ambiance agricole. Mais par déformation professionnelle, elle se mit à arpenter les allées afin de mesurer la surface au sol du bâtiment. La tâche l’occupa plus de trois heures, et lorsqu’elle eut enfin réussi à estimer un prix de vente tout le monde avait remballé ses stands. SLY termina donc 7ème, sans trophée mais avec un mandat en poche
DJO, comme à l’accoutumée, se dit qu’il devait profiter de cette manifestation pour mettre à l’honneur son pays, l’Espagne. S’étant aussi récemment essayé à la production de fromages de chèvre, il se lança dans la création d’une recette originale et parvint, après de multiples tentatives dont il nous épargna la pire (fromage de chèvre et son coulis d’huître gratinée), à élaborer un « fromage de chèvre cœur fondant à la rosette servi avec une sauce au pastis » qui s’avéra mangeable. Le jury apprécia l’originalité mais reprocha à cette recette d’être hypercalorique. DJO termina un peu déçu à la 6ème place.
NINNIN ne savait plus quoi faire pour épater la galerie et réussir à se démarquer. Fin chasseur, il décida finalement de relever un défi à sa mesure et se dit qu’il battrait tout le monde à plate couture s’il parvenait à présenter sur ce Salon un animal encore plus rare que la licorne : le mistouflon. Cet animal à six pattes, deux cornes, et au poil bleu frisé aurait été aperçu dans les bois de Lourmarin, en Provence. Ni une ni deux, notre NINNIN national sauta dans son utilitaire et fila en direction du Sud. A l’heure actuelle, il n’est toujours pas revenu. Le jury lui décerna la 5ème place par contumace.
ROSSI partit représenter l’entreprise Colorline au Salon de l’Agriculture, bien décidé à mettre en avant une toute nouvelle collection de porte-clés fait à base d’une résine high-tech au maïs dont la technique de fabrication est jalousement gardée. Echauffé par les récits de Salons de Fabulous, ROSSI débarqua guilleret. Mais sa déception fut immense lorsqu’il s’aperçut qu’il n’était pas question ici de faire poser des jeunes filles à poil vêtues à la limite de l’indécence sur son stand. Enervé de cette publicité mensongère, ROSSI laissa la 4ème place et partit dire ses quatre vérités à son patron. NDLR : Pôle emploi vous informe qu’un poste de graphiste est disponible au sein de l’entreprise Colorline. Niveau bac +/- requis, rémunération (raisonnable) à négocier. Envoyez vos CV à l’agence, qui transmettra. Urgent.
LE GRAND SERBE, grand amateur de cigares qui tiennent plus du pied de table que du barreau de chaise, avait développé des recettes personnelles pour remplir ses fioles d’e-cigarettes. Pour concourir au premier prix du Salon, il peaufina sa recette qui l’avait rendu célèbre parmi ses amis : la fiole goût foin. Mais lors du dosage de la fiole qu’il devait présenter au jury, il fut bousculé dans sa manipulation par une vache charolaise appartenant à Thorong. Il en résulta un goût beaucoup trop prononcé qui fit tousser la moitié des membres du jury. LE GRAND SERBE récupéra la 3ème place et se vengea en remplaçant le tabac à rouler de Thorong par du foin pur.
Et voilà, il ne reste désormais plus que deux candidats en lice : KILLER face à THORONG, la jeunesse face à la sagesse.
Pour tenter de s’imposer, KILLER ne fit pas dans la demi-mesure. Il débarqua au Salon à bord de son gros tracteur blanc « John Deer », encore affublé du A rouge, mais complètement tuné et recouvert d’autocollants en forme de poissons. Paradant à bord de son engin qui roulait à l’huile de merguez et faisait un boucan de tous les diables, il n’entendit pas la patrouille de gendarmerie qui venait le chercher pour qu’il s’explique suite à son accrochage avec le petit poney de Dolly. Menotté, il termina malgré tout à la 2ème place.
Et c’est donc THORONG qui, renouant avec le succès (rappel de son palmarès : vainqueur du Salon de l’Agriculture 2003, premier demi-finaliste à la Foire de Beaune en 2007), remporta le premier prix de ce Salon 2014. Les jurés le félicitèrent pour sa technique innovante de brossage de charolaise, issue d’une méthode malgache ancestrale utilisée pour les lémuriens qu’il avait apprise au cours de l’un de ses voyages.
Un grand bravo à lui ! L’équipe du Salon attend que Bading dégote une coupe aussi énorme que kitsch sur internet pour la lui remettre.
Reporter intérimaire : Antigone
Avec l’aimable relecture corrective de Nikopol